Cet article fait partie d’un super projet top génial qui rassemble la blogosphère dans un grand moment de partage. Sauf que les 3/4 des participants se sont désistés. Faites comme si. L’objectif était de vous parler d’un sujet sur lequel on voudrait vous parler pour la période mars 2011 mars 2012, pour avoir au total un bilan anime un peu plus sympa que les articles récapitulatifs qu’on est nombreux à pondre en fin d’année… Bon ben le bilan est un peu plus court que prévu :)
Articles des copains : Axel, Jonas, ZGMF Balmung, Tetho, Ryurei
Il y a environ un mois, j’ai commencé à faire un texte parlant de Steins;Gate. C’est une série que j’ai vraiment apprécié, contrairement à son grand frère, l’horripilant Chaos;Head.
Pourquoi je n’ai pas sorti cet article ? Parce qu’au bout de 4 paragraphes défonçant à peu près tous les aspects de la série, je me suis dit que je n’allais pas tout à fait réussir à en parler « en bien ».
Tentons de résumer ça rapidement :
Les gros points fort de Steins;Gate, ce sont son scénario et ses personnages.
Les gros points faibles de Steins;Gate, ce sont son scénario et ses personnages.
Voilà ! Comme ça tout est clair !
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Ok ok, développons.
Steins;Gate, raconte l’histoire d’un étudiant (qui a plutôt l’air d’un trentenaire) nommé Rintarô Okabe qui se prend pour un scientifique fou et se surnomme Kyôma Houhouin. Il kiffe la science autant que GlaDOS, ce que ne comprend pas trop son amie d’enfance, la très co-conne Mayuri Shiina, mais c’est pas bien grave parce qu’elle est très co-conne de toute manière. Un jour, Rintarô tombe, au détour d’un couloir sombre (littéralement), sur le cadavre d’une jeune fille (accessoirement une petite célébrité dans le monde de la science). Choqué, il rentre chez lui, envoyant sur la route un message à un de ses amis pour lui apprendre la nouvelle… et, envoyant le message, il se sent mal. Lorsqu’il se reprend, il apprend de sa copine Mayuri que personne n’est mort, et tombe peu après nez à nez avec Makise Kurisu, la fille dont il avait vu le cadavre, bien vivante…
Intriguant n’est-ce pas ? C’est bien comme ça que je résumerais tout Steins;Gate. Intriguant. Rempli de bonnes idées du début à la fin. Avec un héros moins idiot qu’il n’en a l’air, et un duo de protagonistes (Rintaro / Kurisu) qui se forme rapidement et dont les joutes verbales donnent du fun à une histoire qui, disons le clairement, met un certain temps à décoller. Genre la moitié de la série.
Steins;Gate, c’est tout un ensemble de bouts bien écrits, de moments bien sentis, de trucs bien trouvés. Les scènes de romance sur la fin de la série réussissent l’exploit d’être touchantes quasiment à chaque fois, un exploit vu que le contexte de l’histoire oblige à une certaine répétition.
Oui mais… oui mais c’est le gros problème de Steins;Gate. Individuellement, énormément d’éléments de la série sont forts bons, mais c’est dans l’ensemble que le tout pêche. Les références otakus et le personnage otaku de service de la série de partout sont parfois sympathiques, mais souvent lourds. La moitié des personnages sont plus que les stéréotypes qu’ils semblent être au début de la série, mais ça veut aussi dire que l’autre moitié des personnages n’est que ça (Rukako…).
Et puis surtout… l’histoire de la série (ou du moins sa deuxième partie) est passionnante quand on se laisse emporter par le récit… sans réfléchir. Surtout, ne cherchez pas au dela du technoblabla et ne remettez pas en cause les événements. Tout est beaucoup trop convenu dans Steins;Gate, et les actions parfois incompréhensibles du héros (« mais trouve une solution pour sauver son père aussi pauvre idiot ») ne peuvent être justifiées tout le long de la série. C’est regrettable, mais elle a de gros problèmes pour être crédible quand on se pose deux minutes pour réfléchir au déroulement de l’histoire, et ça n’est pas dû qu’au technoblabla employé.
… mais bref ! Steins;Gate, c’est cool quand même ! Après le catastrophique Chaos;Head, j’avais décidé d’éviter ce spin-off, mais au final les bonnes impressions dessus ne sont pas trompeuses, et la série est vraiment appréciable pour l’otaku moyen. Même si cet anime est loin d’être indispensable, c’est une expérience agréable (malgré 13 premiers épisodes longuets que j’ai pris 2 mois pour voir, alors que j’ai terminé les 13 suivants en 24h), et de quoi se rassurer au sujet de la franchise Semi;Colon (… ouais bon, ces trucs de nitroplus quoi), alors que Robotics;Note sortira prochainement à la fois en jeu et en anime, chez noitaminA, à l’automne prochain. Oh, et vu que Steins;Gate a droit à un film (plus que probablement retelling/recap) en production, on en a pas tout à fait fini avec non plus… et je ne vais certainement pas m’en plaindre.
Random links : L’opening est cool, l’ending aussi. Après ce deuxième essai à tenter d’expliquer pourquoi Steins;Gate est si cool malgré ses bouts si nazes, je comprends pourquoi nyo a préféré parler de bananes au micro-ondes. Axel avait été plus inspiré. Oh, puis il parait qu’il faut le noter dans tout article Steins:Gate : El. Psy. Congroo.
Alors j’suis pas d’accord sur plusieurs points.
Déja, je pense que tu t’es trop focalisé sur le coté scientifique alors que c’est de la science-FICTION. Alors oui faut accepter qu’une banane dans un micro ondes fait une machine dans le temps mais passé ce cap on a quand même une série qui sans être réaliste est cohérente et solide, aucun point du scénario est expliqué par des éléments sortant de mon trou de balle, tout s’imbrique ensemble et rien n’est laissé pour compte. Le technoblabla comme tu dis, c’est une interprétation de fais existants comme Titor, l’IBM et j’en passe mais sans explication jusqu’a ce jour, que l’anime réinterprête a sa sauce. En ce sens elle fait comme Higurashi et son massacre d’Hinamizawa mais en mieux.
Si les personnages sont pour la plupart stéréotypé, les dialogues eux sont bien écrits et permet de noyer rapidement les stéréotypes et donnent au personnage une identité assez importante et paraissent assez vivant ( je l’aurais jamais cru avec un chara design aussi froid ) pour qu’après on se sent vraiment concerné par les scènes que t’as décrit comme touchantes.
Et ça manque de pavés expliquant pourquoi Okarin est génial.
Steins;Gate nest pas une série ambitieuse, c’est un simple mais excellent divertissement. Peut-être pas le genre de série dont on se souviendra dans dix ans encore mais qui sûr le coup fait un bien fou et donne du plaisir à chaque épisode.
C’est pourquoi l’histoire se devait je pense de rester assez accessible.
Quand aux personnages, une jolie galerie de caricatures il est vrai. Mais j’ai trouvé que cela participait au délire général.
Et je trouve qu’avec des persos assez faibles sur le papier, il en ressort quelque chose de quand même très bien.
Reste:
– De l’humour, en plus jamais lourd et toujours bienvenu
– Une histoire de fou accrocheuse et pas trop bordélique
– Du suspense (scotché du début à la fin de chaque épisode, et tombé de ma chaise à la fin)
– De l’émotion
– Ce qu’il faut d’action
– Une pincée de fan service (avec un tel harem ça aurait été tentant, mais la série n’est pas tombé dans ce travers et je le préfère)
– Une bonne animation (mais surtout ce ton des couleurs un peu pastel et flouté qui donne une touche un peu particulière et qui colle bien à l’ambiance, comme je l’avais lu chez Exeleen)
Et, accessoirement, mais c’est toujours agréable: des persos qui n’ont pas tous la même tête
Personnellement, il ne m’en faut pas plus.
Et je crois que tu attendais trop de la série pour t’être vraiment laissé aller et prendre du plaisir.
J’ai toujours eu un mal fou à comprendre l’engouement autour de cette série. Je la considère plus comme une espèce de parodie non assumée qui prétend annoncer une histoire sombre et complexe, avec ses « huis clos », son intrigue alambiquée et son monde grisâtre, mais qui se complait régulièrement dans des frivolités, des clichés et autres ficelles grosses comme le poing. J’ai toujours eu le sentiment que les ambitions de la série étaient en décalage total avec son contenu réel.
J’entends souvent parler les fans de « suspense », mais je n’ai sincèrement jamais eu le sentiment d’assister à une série étouffante, à des enjeux suffisamment importants ou un rythme haletant. Si on me demandait ce que je retiens de la première moitié de la série, j’aurais du mal à répondre. J’évoquerais sans doute des bananes moisies, quelques blagues salaces… et le reste est très trouble. Non, quelques piqûres de rappel en fin d’épisode ne suffisent pas à maintenir le spectateur en haleine.
En ce qui concerne les personnages, ce ne sont malheureusement pas les quelques références otaku et remarques grivoises qui réussiront à les rendre attachants. Seuls Okarin (malencontreusement doublé par l’ignoble Miyano Mamoru) et Kurisu m’ont paru tirer leur épingle du jeu, et il est vrai que certains de leurs échanges avaient quelque chose de touchant.
Au niveau de l’histoire, on subodore le format visual novel. Chaque élément est à sa place, il n’y a pas un poil qui dépasse, chaque personnage a un rôle spécifique. Cela rend la plupart des grosses révélations assez aisées à prévoir, telle l’identité de F.B. De même, la plupart des « mini-arcs » réservés à certains personnages paraissent curieusement hors de propos, déphasés ; on sent les réminiscences de branches différentes du jeu original (l’épisode 18 en est symptomatique, j’ai rarement vu un épisode aussi clairement décalé par rapport au reste).
Le paragraphe qui suit va spoiler méchamment sa maman, vous êtes prévenus:
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Mais un des éléments qui a, pour moi, largement desservi la série, c’est son orientation après la mort de Mayuri. Et là j’aimerais qu’on m’explique ce qu’il y a de pertinent à soudainement mettre au centre des préoccupations l’un des personnages les plus fantomatiques qui soient. Mayuri, c’est pas un personnage. Mayuri c’est rien, c’est une mascotte qui passe son temps à se cosplayer, à crier tutturuuuu et à tricoter sur son canapé. Il n’y a absolument rien de fait pour rendre ce personnage vivant, rien de fait pour instaurer des rapports avec Okarin en dehors du premier épisode. Et voilà que d’un coup, sa mort est censée représenter quelque chose. Et moi je n’y ai pas cru une seconde. Ce personnage aurait pu crever des millions de fois que je n’y aurais pas accorder un seul haussement de sourcil.
Pour comparer, c’est un peu comme si Evangelion avait à brûle-pourpoint centré son intrigue sur la mort de PenPen. J’aime beaucoup PenPen (même plus que Mayuri), mais c’est juste une mascotte quoi.
Au final, il faudra attendre la fin de la série pour voir revenir Kurisu sur le devant de la scène, avec notamment un très bon épisode d’adieu (supposé), avant de retomber dans une happy end un peu navrante.
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Je ne m’attarderai pas trop sur le reste, mais Steins;Gate est pour moi une série plutôt médiocre, et j’ai définitivement beaucoup de mal à comprendre son succès. Quelques poussées d’adrénaline dans la seconde moitié, des personnages marrants… Rien d’abominable quoi, mais rien de remarquable non plus.
Ouaip tout à fait d’accord AFC, je rajouterai aussi que le scénar’ de Stein,Gates qui lui vaut l’adulation de la part de pas mal de gens est hyper bateau en littérature SF, vu et revu.
Ça me fait penser au succès de Gunbuster un peu, Stein;Gates est plutôt mauvais mais ceux qui ne connaissent pas du tout la SF sont impressionnés par les concepts et le style. C’est un point fort des japonais de s’approprier tout plein d’éléments pour en faire un patchwork dans leurs oeuvres.
Bref, la réalisation de Stein;Gates est mauvaise comme dit plus haut et gâche une bonne partie de l’anime, avec une ambiance plus sombre et mieux gérée (comme la scène dans l’appart avec Okarin et la fana de sms) ça aurait valu le coup mais la c’est une déception avec toutes les éloges que j’avais pu en lire. (En plus le trait de Uke est complètement perdu dans l’anime alors que c’est un gros point fort de Steins;Gates, ses illustrations sont superbes)
Son succès est purement du à son « originalité » simplement dû au fait qu’il se distingue un peu d’une masse d’anime morne et stéréotypé, il serait temps que la blogosphère française regarde et lise un peu autre chose que des productions japonais, quand tu as lu Enki Bilal, Asimov ou même tout simplement vu Technolyze, Lain et d’autres, s’entendre dire que Stein;Gates c’est de la bonne SF et que c’est original ça donne envie d’arracher des dents, l’anime ne tient clairement pas la comparaison vis-à-vis des oeuvres que j’évoque, pourtant le scénario est bon (je ne vais pas spoiler mais les éléments les plus sombres de l’anime sont excellents à mon avis) mais la réalisation et les personnages sont nazes.
Le pire étant le dernier épisode spécial… Du pur fan-service bateau à la japonaise.
Et pourtant c’est un des anime dont on parle et qui profite d’un bon classement sur un site comme MyAnimeList, il ne le mérite pas.
[…] d’Axel sur le bilan. L’article de ZGMF Balmung sur le bilan. L’article de FFenril sur le bilan. L’article de Tetho sur le bilan. L’article de Ryuurei sur le bilan. 2011, internet, […]
@Niki > J’admets m’être mal exprimé. Même en mettant de côté le technoblabla science fiction (qui est tout de même fantastique dans ce genre hein, « si le compteur de la mort qui tue passe au dessus de 1% le monde sera sauvéééé »), il y a trop de problèmes dans l’histoire. Absolument tout le bazar autour de la Moeka Ex Machina. Okarin qui fait des choix pas crédibles une seconde (Tvtropes m’indique que dans le VN, si tu tentes de sauver le pôpa à Feyris, t’as une bad end… ouais, mais c’est le seul choix logique du protagoniste à ce moment), des trucs comme l’heure fatidique qui recule spécifiquement de un jour à chaque changement. Trop de problèmes dans tous les sens.
Et ça manque de paragraphes expliquant qu’Okarin est génial parce que son côté fun s’émousse horriblement au fur et à mesure des épisodes qui servent à rien.
@inico > « Et je crois que tu attendais trop de la série pour t’être vraiment laissé aller et prendre du plaisir. » >> Au contraire, ce que je tentais de faire passer c’est qu’elle m’a beaucoup plu, malgré ses multiples défauts. Je garde un excellent souvenir de plein de moments (comme ça, la lettre de Suzuha me vient à l’esprit) et je la conseille même, juste qu’il est impossible de nier ses problèmes ^^
@AFC > « c’est un peu comme si Evangelion avait à brûle-pourpoint centré son intrigue sur la mort de PenPen » >> Tu es mon nouveau commentateur préféré :3