Shin Mazinger Shôgeki! Z-Hen

En 1972 (ne fuyez pas tout de suite !), Go Nagai créa un manga de détente, après Devilman, très éprouvant pour lui. En voyant deux voitures s’encastrer, il eut l’idée de créer un robot géant, qui serait piloté depuis un cockpit (contrairement à Tetsujin 28-gô qui était télécommandé) par un pilote qui, comme au catch japonais, crierait le nom de ses attaques avant de les effectuer pour plus de dynamisme. Ainsi naquit l’ancêtre des supers robots, le grand frère de Goldorak/Grendizer, la forteresse d’acier, Mazinger Z !

Shin Mazinger 3

Mazinger Z connut un succès phénoménal au Japon, donnant naissance au genre des super robots, à des suites directes ou alternatives (Great Mazinger en 1975, UFO Robot Grendizer en 1976, puis dans les années 2000 Mazinkaiser), à des œuvres plus ou moins en rapport (les mangas Z Mazinger ou Mazinger Angels)…

En 2008 fut annoncée l’adaptation du manga Z Mazinger en anime… Mais ce projet fut annulé suite à la mort de Palm Studio. Le projet fut repris… Mais différemment, et en début d’année fut annoncée la série Shin Mazinger Shôgeki! Z-Hen, produite par Bee-Media. Réalisée et scénarisée par Yasuhiro Imagawa (Un grand réalisateur du genre, déjà à la tête de G Gundam, ou Giant Robot), la série donne une nouvelle jeunesse à la saga Mazinger.

Shin Mazinger 5

Tout a pourtant commencé de manière relativement étrange. Le premier épisode de  Shin Mazinger Shôgeki! Z-Hen s’appelle en effet « Le combat final »… et est un énorme mélange d’extraits de ce qui attend le spectateur sur le reste de la série. Véritablement énorme, et à la fois enthousiasmant et déconcertant : Même en connaissant la saga Mazinger auparavant, la moitié des événements de cet épisode semble n’avoir aucun sens et on en ressort surtout… Complètement perdu.

Cependant, sauvés, l’épisode 2 reprend un ordre chronologique normal et part du début de l’histoire… Ouais. Sauf que commence alors ce qui constitue probablement de l’une des plus longues introductions de l’histoire de la japanimation. De l’épisode 2 à l’épisode 8, le robot géant à la puissance infinie, capable de rivaliser un dieu, Mazinger Z, donne, tenez-vous bien… À peu près 5 coups. Au total. L’introduction est lente, lente, leeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeente, à un point qu’on croirait presque impossible. Des événements qui auraient dû prendre 2, voire 3 épisodes, se déroulent sur 7-8 épisodes… Disons le tout net : On est content quand on a terminé ces 8 premiers épisodes. Non seulement tout est lent, mais en plus ils obligent bien à constater que cette série n’est pas exactement une production à grand budget, comme son animation limitée et quasiment dépourvue de combats le prouve.

Shin Mazinger 2

Cependant, parallèllement, ces (longs) épisodes d’introduction permettent de découvrir un cast de personnages bien agrandi depuis le premier Mazinger. Imagawa utilise à moindre échelle ce qu’il a fait avec Giant Robot dans l’univers de Mitsuteru Yokohama : Il prend ici et là des personnages de l’univers de Go Nagai et les met tous ensemble dans une histoire. Tsubasa Nishikiori, un des personnages centraux de l’intrigue de ce Shin Mazinger Shôgeki! Z-Hen, n’était à la base un personnage secondaire de Violence Jack, alors que les événements tournant autour du dieu Zeus donnent une dimension mythologique à l’histoire. Les personnages historiques de la saga Mazinger n’en sont que mieux développés, et on notera notamment l’excellent personnage du baron Ashura qui n’avait jamais été dépeint d’une manière si remarquable auparavant.

Car remarquable, Shin Mazinger Shougeki! Z-Hen le devient après ses interminables épisodes d’introduction. Au niveau technique déjà, car on commence à avoir droit à de l’action digne de ce nom, une fois passé les 10 premiers épisodes. Et puis, surtout, on commence enfin à s’amuser : Ça pète de partout, des révélations plus rocambolesques les unes que les autres fusent dans tous les sens, les répliques viriles s’enchaînent, on fait un saut dans le passé dans un épisode et on s’amuse du manque de sens de la chose en voyant un type imiter avec son bras coupé le Rocket Punch du Mazinger Z… La série devient entraînante, simplement, et ce malgré son écriture imparfaite : On regrette de voir un nombre exagéré de combats placés en flashbacks (la première fois, ça peut passer pour une référence au second épisode d’Evangelion mais pas la seconde fois), ces premiers épisodes interminables ou encore un épisode final à la première partie honteusement bavarde (et aux insert songs bien mal placées) alors qu’on attend uniquement que ça pète de partout.

Shin Mazinger

Shin Mazinger Shôgeki! Z-Hen gagne, au fur et à mesure des épisodes, un dynamisme qui fait plaisir, et qui lui va bien, comme en témoignent les 2 openings chantés respectivement par ULTIMATE LAZY for Mazinger et JAM Project, les excellents Kanjite Knight et Shugoshin – The Guardian, second opening méchamment spoiler-ifiant qui est bien à l’image de la seconde partie de la série, et des merveilles que Yasuhiro Imagawa a fait en allant fouiller dans l’univers de Go Nagai : Il va jusqu’à ressortir et à intégrer dans l’histoire Energer Z, le premier concept de Mazinger Z, ou Kedora, une créature tout droit sortie d’une petite histoire dessinée par Ken Ishikawa à la fin d’un des mangas Getter Robo ! Le tout est intégré de fort belle manière à la trame globale de ce Shin Mazinger Shôgeki! Z-Hen qui gagne un intérêt encore jamais atteint dans les séries animées Mazinger en sortant des sentiers battus que suivait la saga jusque là (notez que cela n’empêchait pas pour autant Mazinkaiser d’être très agréable à suivre), le tout assorti à un esprit bon enfant : Ce n’est pas bien grave que machin meure puis ressuscite, l’important c’est qu’on s’amuse !

Shin Mazinger 4

Enfin, la conclusion de ce Shin Mazinger Shougeki! Z-Hen n’est pas une véritable conclusion : la série s’arrête sur un cliffangher absolument démentiel, de la classe de celui de la fin de la 1ère série de Code Geass… Qui fait espérer très, trèèèès fort que l’on aura droit prochainement à un Shin Mazinger Shôgeki! Great-Hen… Autrement dit, une suite, un nouveau Great Mazinger, ou même à un film ou une OAV spéciale pour conclure ce Z-Hen et faire la transition vers cet éventuel Great-Hen. Les rumeurs vont actuellement bon train… Espérons en tout cas que les ventes de jouets et de DVDs de la série seront suffisants pour que l’expérience soit poursuivie, car sachez-le : Mazinger, par Imagawa, ça a (trop) pris son temps et ce n’est pas parfait même une fois passé son début décevant, mais quand ça s’y met, c’est géant !

ROCK ME ! MAZIN-GO !

FFenril Écrit par :

Otaku. Gamer. Guitariste amateur. En live Twitchpresque toutes les nuits à partir de 0h! (((o(*°▽°*)o)))

12 Comments

  1. aquariuskamusproduction
    15 octobre 2009

    Merci ffenril pour cette review, sa permetra a plus de gens de connaitre go nagai !!! sinon la fin est frustrante donc j’attend moi aussi la suite avec impatience !!!

  2. 15 octobre 2009

    Grand fan de Nagai, j’avais zieuté le premier épisode de cette série, et contrairement à toi il m’a franchement rebuté. Ton avis m’a convaincu, je la mets sur ma ‘want to see’ list.

  3. Patchouli
    15 octobre 2009

    sono toori

  4. 15 octobre 2009

    Vive Baron Ashura ! Très bon article qui me donne super envie de me replonger dans cette très sympathique série (bien qu’imparfaite, mais comme tu le dis : « quand ça s’y met, c’est géant » – et je rajouterais même « quand ça s’y met, ça met le paquet, dudjou ! »). Et un grand merci pour ton lien vers mon article sur Devilman !

  5. Yggdrasill
    15 octobre 2009

    CETTE. FIN. DE. PUTE.
    C’est quand même bizarre que la série manque de moyen vu le « statut » de Mazinger au Japon quand même. Ou p’tet qu’ils en ont tout oublié pour K-On! >:

  6. Mister Kzimir
    15 octobre 2009

    ROCK MEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !

  7. 16 octobre 2009

    Quand même, le cliffhanger de Code Geass est absolument ridicule m’enfin~

  8. 17 octobre 2009

    Ben le cliffangher était bien, c’était sa résolution qui était absolument ridicule ^^ (et liée au fait que Taniguchi ait dû changer tout R2)

  9. 13 octobre 2010

    Désolé, ce post n’a d’autre justification que le plaisir de taper « goldorak » dans l’outil de recherche de ton blog, et ensuite de cliquer « go » !

  10. inico
    6 mai 2012

    Je suis arrivé ici par le biais de ton article du 26 Mars 2012 « Death and Rebirth ».
    Tu invitais tes lecteurs à découvrir Shin Mazinger Z.
    Shin Mazinger Z, céquoiça ? Une image, et « mais c’est Goldorak », ah non en fait c’est un autre personnage, dont la création est antérieure.
    Première découverte.
    Je m’attendais cependant au même genre de chose, et craignais d’être comme bien souvent déçu par des refontes d’animes de mon enfance (Chevaliers du Zodiaques, Pégase, où êtes vous ?).
    J’ai quand même essayé et.. ouah. Le terme est court mais reflète le plaisir immense que j’ai eu à suivre cette série. Un mélange un peu foutraque et bavard il est vrai, mais j’ai juste adoré. Même les faiblesses dont tu parles me sont apparues comme des qualités. Epique, entrainant et jouissif, il faudrait que je trouve encore d’autres adjectifs pour qualifier cette formidable série.
    Alors, même si à relire aujourd’hui ton article, je te trouve finalement un peu trop modéré: merci et encore merci pour cette découverte.
    Qui ne me laisse que la déception d’une suite qui n’a vraisemblablement que peu de chance d’arriver.

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