Gundam Sousei – À saga légendaire, créateur légendaire…

(Ouiiii il n’y a rien eu d’écrit ici pendant un mois, tout le monde a le droit à des vacances non ? D’accord, d’accord, j’ai oublié de l’annoncer à part sur le twitter, je ferai mieux la prochaine fois ! En l’occurrence, se dire en juillet dernier « je fais le prochain article quand le quartier libre de l’Éditotaku sera terminé n’était pas la meilleure façon de se motiver. Hop, on a mis la faute sur les autres, ça c’est fait, la suite maintenant)

Il était une fois… Un homme.
Un homme fort, courageux, et dont les idées étaient aussi brillantes que son crâne chauve reflétant la lumière du Soleil. Cet homme, mesdames et messieurs, voyait grand. Il avait un projet démentiel : Réaliser un anime de robots incroyable. Une série qui aurait dix ans d’avance sur son époque, raconterait l’histoire d’une guerre dans un monde futuriste, en mettant l’accent sur les personnages et le réalisme. Le robot de cette série de science-fiction ne serait pas un super robot mais une arme militaire, et la guerre et ses horreurs seraient mis en avant plus que les pouvoirs insensés des invincibles héros. Bref, créer une véritable histoire passionnante, et pas simplement un spot de pub géant pour des jouets…

Nous étions en 1979.
L’homme qui portait ce projet s’appelait Yoshiyuki Tomino.
Son projet s’appelait… Freedom Fighter Gunboy… ou plus tard, Kidô Senshi Gundam. Mobile Suit Gundam.

Et aujourd’hui cette légende nous est racontée… Dans Gundam Sousei.

N’y allons pas par quatre chemins : Gundam Sousei, manga publié dans le magazine Gundam Ace, est très, très loin d’être tout public : Il vise le fan du Gundam… Original. Celui de l’Universal Century, la saga qui a commencé en 1979. Pas l’otaku qui ne connaîtrait que les plus récents Gundam Wing, Gundam SEED ou Gundam 00 non, mais bel et bien le fan qui a déjà goûté à la saga originelle, celle qui a fêté ses 30 ans cette année! Autrement dit pour les autres, il faut vite se mettre à la page…

Alors forcément, on vient taper dans un public réduit… Mais pour ce public, quel délire ! Yoshiyuki Tomino, le papa du robot bleu blanc rouge, est dépeint dans ce manga de Hideki Owada (déjà responsable d’un autre manga parodique Mobile Suit Gundam-san) comme un homme viril, légèrement pervers… et d’ores et déjà sûr de son succès et de l’impact que sa création va avoir sur l’animation japonaise. Un homme incroyable, qui sait comment insuffler à son travail la vie et la qualité dont il a besoin. Exemple ? Le premier chapitre décrit comment Tohru Furuya, doubleur du héros de Gundam Amuro Ray, enregistra une de ses phrases le plus célèbres : « Vous m’avez frappé deux fois ! Même mon père ne m’avait jamais frappé ! ».
Ce que la légende ne disait pas jusque là, c’est que Furuya n’arrivait pas à donner à cette phrase le ton que Tomino voulait lui donner ait, et que le réalisateur a donc lui même mis la main à la pâte pour faire comprendre au comédien comment la jouer correctement…

Le manga présente ainsi la Sunrise, Yasuhiko Yoshikazu, le character designer, montré comme un génie beau gosse froid aux dessins magnifiques acclamé de tous dans le manga, alors que Kunio Ôkawara, créateur de nombre des robots de Gundam, est lui représenté comme une espèce de mécano créant ses designs dans son coin… Shûichi Ikeda, le doubleur du célébrissime personnage de Char Aznable, apparaît comme un poivrot, jusqu’à ce qu’il trouve en Char le rôle de sa vie…

En bref, ce manga, c’est du grand moment de plaisir pour le fan : Voir Yoshiyuki Tomino apprenant la vie à Tohru Furuya puis se jouer de ses sponsors pour créer un robot principal « caché », le Zaku, est simplement impayable, et permet mine de rien de découvrir quelques anecdotes sur la création de Gundam (en faisant bien évidemment attention à ne pas confondre fiction et réalité) : On y parle par exemple des mauvaises audiences de Gundam lors de sa première diffusion dans le 5ème chapitre, ou encore des couleurs du robot, que Tomino ne voulait pas coloré, et qui est devenu gris… Dans les romans qu’il a ensuite écrit.

À l’heure où le futur des mangas Gundam en France est plus qu’incertain (la parution du très bon Gundam the Origin est à l’arrêt chez Pika Edition), il est à peu près aussi probable de voir ce manga visant un public si réduit paraître un jour en France que de voir un newtype sortir de nulle part et faire décoller l’Odaiba Gundam pour se battre contre des forces armées venues de Jupiter… Autrement dit, pour le découvrir, cherchez sur le net ! Et si vous souhaitez découvrir la saga Gundam tout court, les films de la saga originale sont vendus une bouchée de pain, et un certain podcast vous présente en long, en large et en travers tout l’univers de la saga… Et si vous voulez pouvoir profiter du futur Gundam Unicorn, il va falloir vous y mettre, à la saga originale !