(Warning : On va un peu spoiler)
Bon.
Je me dis qu’il faut que j’en parle.
Parce que je suis revenu il y a presque deux mois et que j’ai pour l’instant l’intention de continuer ça un petit moment comme activité, le blogging.
Et que c’est dur d’ignorer la réalité.
Ce blog a été créé le 31 décembre 2005.
Full Metal Panic ! The Second Raid s’est terminée quelques mois plus tôt.
Pendant plus de dix ans, avec un compteur affiché en haut de ce blog, j’ai compté les jours depuis lesquels cette série avait été diffusée, et j’ai longtemps, longtemps, j’ai lamenté son absence de suite. Si vous avez visité ce site entre 2008 et 2018, vous avez probablement été accueilli par ce compteur. Ça a été une petite obsession, bien affichée ici.
Il faut faire attention à nos souhaits, parce que parfois, ils sont exaucés.
Point contexte : Full Metal Panic! (FMP!) est à l’origine une série de light novels de Shôji Gatoh, racontant l’histoire d’un garçon soldat, Sôsuke Sagara, mercenaire et pilote de gros robots, engagé pour protéger une jeune fille, Kaname Chidori, menacée par des terroristes pour ses supposés pouvoir latents. FMP! alterne entre action et comédie, Sôsuke n’étant pas très adapté à la vie civile et se révélant capable de faire exploser des bombes dans un lycée de peur que quelqu’un ait piégé son casier.
FMP! a été adaptée en 2002 (#oof #JmeSensVieux) par le studio Gonzo en une série de 24 épisodes, reprenant les trois premiers romans, avec quelques side-stories. La production a été ensuite reprise par le (aujourd’hui) fameux studio Kyoto Animation, lequel a produit deux séries : Full Metal Panic? Fumoffu, un quasi-spin-off comique basé sur des histoires courtes de l’auteur (une série hilarante que j’adore, pony pony), et Full Metal Panic! The Second Raid, adaptant les quatrième et cinquième romans de manière absolument brillante
L’année suivante, KyoAni explosait avec Suzumiya Haruhi, puis continuait à trouver le succès avec adaptations (Kanon, Clannad) puis ses propres œuvres originales, tandis que FMP! tombait peu à peu dans l’oubli, surtout après la parution du douzième et dernier tome en 2010.
Oui, mais la franchise existait toujours et avait toujours une petite popularité. Un spin-off, Full Metal Panic ! Another existait par exemple en light novels. Shôji Gatoh continuait aussi à œuvrer dans l’animation japonaise, participant notamment au Amagi Brilliant Park de Kyoto Animation, également basé sur ses romans.
Et en 2017, c’est la nouvelle inattendue : La suite des romans FMP! originaux allait être adaptée en anime. La série s’appelait Full Metal Panic! IV , dont le nom complet fut ensuite révélé comme Full Metal Panic! Invisible Victory. Elle commença a être diffusée le 13 avril 2018. L’adaptation fut produite par Xebec (Yamato 2199), et…
Et ben c’était la tristesse hein.
Alors oui, peut-être qu’après dix ans d’attentes, celles-ci étaient exagérées.
Mais à titre personnel, j’avais fait mon deuil de Full Metal Panic!. Après la fin de The Second Raid, j’avais, plein d’enthousiasme, lu le sixième roman à l’aide d’une sympathique fantrad anglaise… et presque dix ans plus tard, en 2015, j’ai abandonné tout espoir de suite animée et ai terminé la lecture des romans restants, avec une traduction trouvée sur le net absolument dégueulasse, mais qui m’a donné la fin de l’histoire. Si ça vous intéresse d’ailleurs, les romans reçoivent aujourd’hui une traduction anglaise officielle, après celle abandonnée il y a bien des années par l’éditeur Tokyopop, en numérique et en physique, par J-Novel Club.
Toujours est-il que j’ai eu ma conclusion. La blessure, si elle était donc présente, était cicatrisée… mais mon problème, c’est que si la fin de Full Metal Panic! en roman est honnêtement inégale, Tsuzuku on my own, l’un des romans adapté par FMP! IV, était mon préféré de la série. Par conséquent, les attentes étaient tout de même présentes, et…
On ne va pas y aller par quatre chemins : FMP! IV n’est pas une très bonne série, et c’est dû à plein de choses. L’action, par exemple, largement composée de bastons de gros méchas, passe de animée à la main par Kyoto Animation, étoile plus que montante en 2005, à de la 3D pataude, et ça nuit méchamment au tout. C’est dommage, mais c’est loin d’être la seule chose qui pêche.
La vérité, c’est aussi que tout est beaucoup moins inspiré. La mise en scène est molle, les scènes manquent de tension, d’émotion. Le storyboard n’est jamais au niveau. Rien ne va.
Il y a des problèmes qui sont dus en partie à des choix d’adaptation. Des choix de réécriture. Le fait que la série ait sauté un roman, Odoru Very Merry Christmas (à la place adapté en audio drama), un roman certes un peu redondant (car ressemblant un peu au tout premier, avec prise d’otage scolaire) mais très fun, et qui aurait fait un excellent point de départ après dix ans de pause animée, avant la rupture du roman suivant, Tsuzuku On My Own donc, le moment où le statut quo de la série vole en éclats.
Du coup, dès le premier arc, dès l’introduction, on est supposés entrer dans le vif, et… dès la première scène, quand la série s’ouvre sur une déclaration de guerre de Leonard et Tessa au cimetière de leurs parents, chacun escorté d’un robot furtif, on se rend bien compte qu’on ne ressent jamais la gravité de la situation, que l’intensité recherchée n’est pas là. Alors que bordel, cette scène aurait dû être géniale !
Et ça continue malheureusement comme ça. Des scènes qui auraient dû être marquantes se succèdent sans le moindre poids. Quand le protagoniste, Sôsuke Sagara, se fait mettre en pièces par l’antagoniste, Leonard Testarossa, parachevant un dynamitage du statut quo établi depuis trois séries… les scènes clefs où tout ça se produit manquent désespérément d’impact.
Alors, en vrai, passé cet arc, qui est vraiment le moment où, en tant que lecteur du roman, je suis tombé des nues, le reste de la série se regarde, et n’est non plus « mauvaise »… mais elle est médiocre. Et bordel, c’est dommage, je voulais être investi dans Invisible Victory mais je ne m’y suis jamais retrouvé comme je l’espérais.
Et pourtant. Pourtant il y a des moments où j’ai voulu y croire, des moments qui fonctionnent vraiment. Le logo de la série, qui hype en formant un 4 avant de se transformer en IV durant l’opening. Cet opening qui, s’il est relativement générique dans sa forme, a quelques plans et paroles qui fonctionnent parfaitement : « pour que tu puisses continuer à être toi même j’ai tendu la main », c’est cool , sur des plans de Kaname vers lequel se tend la main sanglante de Sôsuke, et « même si c’est game over je n’abandonnerai pas » sur l’antagoniste et son mech, ça marche à fond !
Autres bonnes idées : Quand l’action de la série se déplace hors du Japon, les paroles du générique passent en anglais, jolie manière d’adapter la chanson aux événements, pouvant rappeler que Tomorrow, le premier générique de la série Gonzo, était utilisé en deux versions TV différentes. Quelques bouts fonctionnent comme aussi exactement comme ils le devraient, comme le mini-arc de l’hospitalisation de Tessa. Et puis le climax, avec Karenai Hana, l’ending du premier FMP! qui se lance, m’a presque mis les larmes aux yeux…
Oui mais. À côté de ça, tant de choses ne marchent pas. Ce même générique dont je parlais, il annonce d’entrée de jeu l’apparition de l’ARX-8, spoilant d’entrée de jeu à la fois le choc de la destruction de l’Arbalest et sa propre entrée en scène… qui n’a lieu que dans le dernier épisode ! En comparaison, dans TSR, KyoAni avait caché le visage de Leonard Testarossa jusqu’à son apparition ! Et puis j’ai beau célébrer cette fin, Ne pas avoir rappelé Mikuni Shimokawa pour les génériques comme pour les trois premières séries est vraiment triste (Sore ga ai deshou est le meilleur opening du monde, je me battrais à jamais pour lui ❤️). Enfin, oui le climax de la série m’a touché, mais c’est aussi un amer constat : La scène que je retiens le plus de IV est un dialogue avec des plans fixes et la musique du FMP! original. C’est sympa, mais c’est aussi le point auquel je suis obligé de me demander si un audiobook n’aurait pas été plus satisfaisant… et si je ne suis pas uniquement satisfait de cette scène par nostalgie
Il y a un vrai monde entre TSR, réalisé par feu Yasuhiro Takemoto et KyoAni, et le IV de Katsuichi Nakayama et Xebec, et c’était… attendu. Mais il y a aussi, et c’est bien plus gênant, également un monde entre cet IV et le FMP! original, de Gonzo et Koichi Chigara, ce qui fait que cette suite censée relancer la flamme pâlit en comparaison de ses ainés. D’autant plus que la série échoue aussi à faire quelque chose d’autre d’important : Donner une conclusion à FMP! animé.
Parce qu’en plus de tous ces problèmes, FMP! IV a aussi celui d’être incomplet. Pire : Là où TSR avait une fin relativement ouverte, malgré l’apparition d’un nouvel antagoniste, le statut quo précédent étant rétabli, Invisible Victory se termine sur un cliffhanger, avec une héroïne en détresse demandant (très, très littéralement) à être sauvée. Et s’il reste effectivement trois romans qu’il faudrait à peu près treize autres épisodes à adapter… vu les trois années qui se sont écoulées depuis la diffusion de la série, je pense qu’on peut dire avec certitude que ça ne se produira pas.
Et j’aimerais bien vous dire que c’est bien dommage, mais la vérité est que j’avais été un peu déçu par la conclusion des romans, satisfaisante certes, mais qui trainait un peu en longueur et était finalement assez convenue. C’est donc… avec une certaine sérénité que je vais, enfin, laisser cette page de ma vie se clore. Si je veux me refaire la FMP!, j’ai les trois premières séries et les romans, et c’est déjà pas mal.
Point final : Ça veut dire quoi Invisible Victory ? Ce titre n’a aucun sens ! C’est une série où les héros prennent défaite sur défaite ! Et si quelques mechs peuvent être invisibles, c’est loin d’être un point important ! Si il fallait absolument les initiales IV, pour cette histoire de défaites et de trahisons, appelez-le, je ne sais pas moi, FMP! Insidious Villainy !
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