Oui oui je sais, rien pendant un mois, c’est honteux tout ça… Et en plus ça c’est juste un article que j’avais en réserve.
En voilà un série qu’elle est bizarre. En 2002, en plein milieu de la période… Disons, de « vide » de la Gainax, entre les deux séries Mahoromatic, voilà que le studio pond en collaboration avec Madhouse une série de 13 épisodes hors norme : Abenobashi Mahô Shôtengai.
Abenobashi narre l’histoire de deux enfants, Satoshi « Sasshi » Imamiya et Arumi Asahina, qui vivent dans le quartier marchand d’Abenobashi, quartier qui n’a plus de marchand que son nom étant donné que tous les magasins ferment leurs portes les unes après les autres. Le jour où le grand-père de Sasshi a un accident et casse une statue de pélican sous les yeux de ses enfants, ceux-ci se retrouvent projetés dans des mondes parallèlles à n’en plus finir…
Réalisée par Hiroyuki Yamaga, l’un des co-fondateurs de la Gainax (qui s’occupait en même temps de réaliser les deux Mahoromatic mais a notamment, en plus de son travail sur les films Daicon III et IV, réalisé Honneamise), Abenobashi prend donc ce pitch simple de héros qui voyagent au travers de mondes parallèles tout en cherchant à rentrer dans le leur. Rien de bien original jusque là (surtout qu’on pourrait supposer que ça part comme un Tsubasa Chronicle), sauf quand on sait que chaque épisode met en scène les héros dans un monde différent… Et que chacun de ces mondes parodie un genre différent.
Car Abenobashi est avant tout une série qui, en 13 épisodes, va faire traverser à ses héros des mondes aux inspirations variées : De l’univers d’heroic fantasy à la Dragon Quest en 2D pixellisée, au monde où la vie est une comédie romantique, Abenobashi est un festival de parodies et références en tout genre, allant de Tokimeki Memorial à DragonBall Z en passant par Golgo 13 et jusqu’aux films des années 1920. Le monde de SF par exemple, est l’occasion de voir à peu près tout ce qui existe dans le « genre » des animes avec des robots : Mazinger Z ou Macross sont parodiés dans un épisode réalisé par Hiroyuki Imaishi, qui réalisa plus tard un certain… Gurren-Lagann. On trouve d’ailleurs dans l’épisode des robots très similaires aux gunmen… En bref, ça parodie beaucoup, et ça parodie bien.
Du coup, forcément, Abenobashi est bien plus drôle à voir pour des personnes initiées à la japanimation. Ceci dit, même si vous n’avez pas une culture otaku incroyable, vous pourrez profiter de cette série : Les références sont placées de manière à ce que le profane ne se rende pas compte qu’il les a loupées (ou alors il confondra la tenue jaune de Bruce Lee avec celle de la mariée de Kill Bill…), et ce cruel sentiment qui s’impose lorsqu’on a l’impression de ne pas comprendre tout ce qui se passe à l’écran ne se fait pas sentir tant les épisodes sont bien menés (le monde de polar en est la preuve). Même en mettant de côté les multiples références, ce qu’il reste d’Abenobashi est une comédie suffisamment diversifiée, qui, si elle ne fera sûrement pas mouche à tous les épisodes, varie largement assez pour faire rire chacun sur au moins quelques épisodes.
Et l’histoire ? Sans surprise, c’est léger. Sacchi et Arumi se baladent de monde en monde sans trop comprendre pourquoi… Puis quelques éléments sont amenés pour tenter de donner un sens au tout, et une ce qui semble au départ être une bête histoire de sauts vers des univers parallèlles funs jusqu’au retour dans le bon prend un tournant un peu plus complexe et inattendu. Si l’histoire reste secondaire face à comédie, elle n’en devient pas moins intéressante dans la deuxième moitié de la série. L’apparition sur la fin du personnage du père du héros, disant à celui-ci de rêver et de regarder la réalité en face (dans un épisode story-boardé par Hideaki Anno) est notamment le point d’orgue d’une grande conclusion… Carrément étrange, et laissant sacrément perplexe. Dans les interviews (textuelles) des créateurs de la série disponibles dans les bonus DVD du coffret Déclic-Images, il est mentionné que la série avait été envisagée en 26 épisodes, ce qui aurait permis de mieux éclaircir les relations et les développements entre les personnages… Et si cela aurait probablement été trop long pour Abenobashi en temps que comédie, éclaircir quelque peu les événements de cette conclusion n’aurait pas été un luxe… À moins que l’effet recherché pour cette fin bizarre soit simplement cela : Une Gainax end de plus, un autre de ces épisodes finaux qui n’ont pas vraiment de sens et laissent un goût bizarre dans la bouche.
Alors au final Abenobashi sera peut-être un peu moins appréciable pour le spectateur qui butera un peu trop sur les faiblesses de cette série : Sont tout de même mis à l’épreuve la tolérance à l’humour parfois trop pipi-caca, à une construction par moments bien trop fouillie, à une conclusion plus que déroutante… Pourtant, au delà de ces défauts, Abenobashi est simplement un fort bon moment à passer, et on aurait tort de s’en priver.
La seconde moitié de la série est quand même bien inférieure à la première, à cause des épisodes sur la guerre et sur les magical girls qui sont complètement loupés, ratage que je ne m’explique toujours pas. Mais plusieurs épisodes sympas – la bourrinade de Imaishi que tu cites, les segments Hong-Kong et dating-sim, le final « Otaku Fucked » storyboardé par Anno – font de la série un élément plus respectable que la seconde fournée de ‘Mahoromatic’.
Des années après, je n’ai plus beaucoup de souvenirs de l’histoire d’Abenobashi, mais par contre j’ai encore en tête une partie des gags qui surrabondent dans certains épisodes et qui m’ont valu de bonnes crises de rire. A côté de cela, la seconde moitié de la série m’a fait ni chaud ni froid.
« En 2002, en plein milieu de la période… Disons, de « vide » de la Gainax »
Y’a eu des pleins chez Gainax ? A part les pleins de dope dans les veines des scénaristes quand ils doivent finir leurs copies, je veux dire.
Pas franchement développé comme article. Il y a des épisodes déments, comme le 3ème, même s’il aurait probablement fallu que l’anime choisisse mieux son camp. Je n’ai pas de souvenir de la fin, sauf qu’elle concorde avec le scenar de fond.
« à cause des épisodes sur la guerre et sur les magical girls qui sont complètement loupés, ratage que je ne m’explique toujours pas. »
Tu veux parler de l’excellent épisode shojo et son final qui mélange toutes les conneries magical girls et romance de manière tordante ?