Avertissement : Cet article parle de l’intégralité des éléments du film Suzumiya Haruhi no Shôshitsu, les spoilant sans aucune vergogne. Vous êtes prévenus !
Sorti début 2010 dans les salles de cinéma japonaises, Suzumiya Haruhi no Shôshitsu, film réalisé par Tatsuya Ishihara et Yasuhiro Takemoto adaptant les évènements du quatrième roman de la série Suzumiya Haruhi de Nagaru Tanigawa, et grand succès auprès des fans de japanimation depuis une première série en 2006. Le film a reçu les éloges d’une bonne partie de la populace otaku, félicitant pêle-mêle la qualité de la réalisation, de l’animation ou de l’histoire de ce (très) long métrage de 2h40 que certains vont jusqu’à qualifier par certains de chef d’oeuvre.
Il est évident que Kyoto Animation n’a pas lésiné sur les moyens pour faire de ce film. Le résultat est de grande qualité, réalisé d’une manière que je qualifierais d’extrêmement efficace, même s’il lui manque possiblement les éclairs de génie des 14 premiers épisodes de la série. La mise en scène se permet des plans qui ne semblent être là que pour impressionner le spectateur (jamais une caméra ne sera autant amusée à se balader au travers d’une salle de classe), mais c’est loin d’être un mal, et l’envergure de ce Haruhi no Shôshitsu est bien celle d’un grand film.
Alors quoi ?
Alors si Haruhi no Shôshitsu est certes un agréable moment, je voudrais parler un peu plus en détail de ses problèmes.
Mon premier grief envers ce film rejoint en bonne partie ce que disait mon collègue mt-i lorsqu’il a vu le film au cinéma. Pour le citer en partie :
True Nagato has superior intellect; Alternate Nagato is bookish but not too bright. True Nagato is terse; Alternate Nagato is just coy. True Nagato is strong; Alternate Nagato is a wimp.
Is that what it means to be a normal girl, Tanigawa?
La « vraie » Nagato a un intellect supérieur ; la Nagato « alternative » est un rat de bibliothèque pas bien intelligente. La vraie Nagato est laconique ; la Nagato alternative est juste renfermée. La vraie Nagato est forte ; Nagato alternative est une mauviette.
Est-ce ça, être une fille normale, Tanigawa ?
Il est facile d’admettre que Yuki Nagato, au fur et à mesure des divers événements de Suzumiya Haruhi (elle a vraiment subi Endless Eight 15 000 fois, la pauvre) ait pu en arriver au stade où cette « erreur » dans son comportement se produit. Il est facile d’admettre qu’elle ait voulu changer tout cela et voulu devenir une « fille normale ». Il est même sans trop de problèmes possible d’admettre qu’elle est plus ou moins amoureuse/attirée par Kyon et ait souhaité garder des liens avec lui dans ce « nouveau monde ».
Mais pourquoi sous cette forme ?
Que ce soit clair : Oui, la Yuki Nagato alternative (que j’appellerai par la suite alt-Nagato) est mignonne. On en est même au delà de ce stade, tant chacun des mouvements et des expressions qu’elle esquisse dans le film semblent hurler « AIMEZ MOI ». Le personnage est absolument a-do-rable, et c’est un plaisir de le voir évoluer. Simplement… si alt-Nagato aurait eu sa place dans n’importe quelle autre petite histoire avec pour explication « encore une bizarrerie dûe à Haruhi ! », elle ne l’a pas ici. Pourquoi Yuki Nagato choisirait-elle, de sa propre volonté, de se transformer en cette fille renfermée, qui ne ressemble d’ailleurs à aucune de celles avec qui elle a eu l’occasion d’interagir ? Le problème ici ne vient pas forcément du moe, source désignée de tous les maux de la japanimation : La série Suzumiya Haruhi, s’il faut le rappeler, joue avec les stéréotypes de ces séries typées « moe » depuis le premier épisode, dans lequel l’héroïne identifiait elle-même Mikuru comme une « lolita moe aux gros seins ». Le problème, c’est que tel l’arroseur arrosé, Nagaru Tanigawa semble s’être pris au jeu de ce qu’il parodiait, et que cette Yuki stéréotypée est à côté de la plaque. Les actions du personnages ne sont d’ailleurs pas plus logiques : Un type à moitié fou débarque un jour l’air complètement allumé l’attaque presque… et elle ne dit rien (voir en retombe amoureuse sur le champ) parce qu’il l’a un jour aidé à la bibliothèque ? Même les mangas les plus niais pour jeunes demoiselles en fleur font un effort pour avoir l’air plus crédibles de nos jours… rien, ou presque, ne justifie d’avoir fait de d’alt-Yuki un stéréotype, et c’est bien dommage, tant son inertie quasi complète marque ce film.
Heureusement, alt-Yuki Nagato a beau être le personnage central du film, elle n’est pas le point central de son intrigue, bien plus centrée sur la panique complète de Kyon, puis ses retrouvailles progressives avec les autres personnages. Le retour de Ryôko Asakura, notamment, est un de mes points préférés du film (et son rôle aurait pu rester inchangé, même avec une Yuki humaine plus « normale »). Enfin, le film est clairement un point tournant pour le héros de la série, abandonnant enfin sa position d’observateur ironique, reflet du spectateur, pour admettre qu’il aime la vie qu’il mène depuis qu’il a rencontré Haruhi Suzumiya, et devenir, en assumant son rôle de « John Smith », lui aussi un membre à part entière de cette brigade d’êtres extraordinaires…
Suzumiya Haruhi no Shôshitsu est, paraît-il, le meilleur que la franchise ait à offrir… mon avis est qu’on l’a connue un peu plus fun et plus surprenante. On y trouve particulièrement un scénario légèrement prévisible, où le héros se retrouve face à un mur avant qu’une solution presque magique n’apparaisse : Aucune solution en vue, on est coincés, on a épuisé ce qu’il y avait à raconter ? Hop, le copain mentionne qu’il y a une Haruhi Suzumiya à l’école d’à côté. Autre exemple, la porte de sortie du monde alternatif, même si son apparition est logique, apparaît au final moins être du fait de la logique personnages que d’une coïncidence liée au fait que le scénario s’est lancé dans un mur (il ne restait rien à raconter dans ce monde une fois les 5 membres de la brigade réunis). Rien qu’avoir une supposition de Kyon (« et si je rassemblais les membres de la brigade » ?) aurait aidé à donner un déroulement plus logique…
Néanmoins assez pinaillé : Haruhi no Shôshitsu, quoi que plutôt long à démarrer, est globalement bien pensé, et se regarde tout de même avec un certain plaisir. Voir Kyon se débarrasser de sa carapace d’observateur ironique est un point hautement symbolique (et probablement important pour la suite de la saga). Voir la reprise de la scène clef du premier épisode (chronologique) de la série est formidable. Découvrir le twist final du film est un moment d’exaltation certain ! En temps que film de la franchise Suzumiya Haruhi, Shôshitsu est une réussite.
Cependant… pour obtenir ce résultat, il a fallu se débarrasser d’une partie qui faisait le charme de Haruhi depuis Yûutsu : le jeu avec le spectateur, qu’il soit agréable, avec lui (les épisodes à l’ordre mélangé), ou désagréable, contre lui (Endless Eight). Ce long métrage constitue un point tournant pour la franchise animée Suzumiya Haruhi telle qu’elle nous a été présentée en 2006… ce qui était le plus extraordinaire au sujet de cette franchise, dans sa version animée, c’était les phénomènes qu’elle avait su créer : des dizaines d’otakus dansant le Hare Hare Yukai aux spéculations chaque semaine sur la fin d’Endless Eight… tout cela n’est pas présent ici et ce pour une raison simple et évidente : Suzumiya Haruhi no Shôshitsu est un film. En sacrifiant la possibilité d’adapter ce roman en une demi-douzaines d’épisodes de sa seconde série pour amuser la galerie avec 8 épisodes identiques, puis en faisant le choix délibéré de le glorifier au statut de film au lieu d’en faire le premier arc d’une nouvelle série, Kyoto Animation fait prendre a sa franchise autre dimension, perdant au passage, au moins durant ces 2h40, sa capacité à « inonder le monde de fun » (vous vous souvenez du SO de « SOS-dan » ?). Pendant ce film, le phénomène qui a conduit à cette folie dans les fans de japanimation n’est plus, et Suzumiya Haruhi n’est « plus » qu’une bonne (et extrêmement populaire) série de light novels adaptée en anime… ce qui est, et vous auriez raison de le souligner, déjà largement suffisant.
Voilà pourquoi ce film m’a laissé mi-figue mi-raisin. Oui, il est assez admirable d’avoir fait de Haruhi no Shôshitsu un film de 160 minutes (cette durée gigantesque pour un film d’animation !) qui non seulement exhibe de manière remarquable les moyens qui ont été mis dans sa création, mais en plus est bon. Oui, c’est la partie des romans souvent qualifiée de meilleure par les fans qui en attendaient l’adaptation avec impatience, et elle a été fort bien faite. Pour autant, de à cause de l’abandon de ce qui rendait la série TV hors-normes… et simplement parce que l’histoire n’était pas si extraordinaire que ça et que je n’aurais sûrement pas non plus été fan du roman, je suis sorti du rêve de « l’haruhisme » qui me berçait depuis 2006.
Ce qui ne m’empêchera pas d’attendre avec impatience la suite de l’adaptation animée.
L’incroyable série ayant engendré le phénomène de « l’haruhisme » en 2006 n’est plus… Longue vie aux adaptations des light novels Suzumiya Haruhi !
Merci à mt-i pour son très bon article : Nagato Yuki no shoushitsu. Pendant que je rédigeais cet article, Corti en a pondu un qui reprend pas mal de points de celui-ci (bordel Corti, nomme mieux tes articles, qu’on ait au moins un indice pour savoir de quoi ils parlent, je suis tombé dessus par hasard alors que je bouclais celui-ci) .
Haruhi, passée de phénomène à (simple) blockbuster ?
En tout cas, ma façon de voir les choses concernant la première heure, c’est que KyoAni arrive bien à nous faire comprendre qu’un monde sa Haruhi est terne et chiant. Car ce début est effectivement particulièrement chiant !
je pense pas que le fait que l’on ne joue pas avec le spectateur dans le film ait une quelconque influence dans le fait que le film a une aura moins rayonnante que l’anime. c’aurait été même de mauvais le gout de le faire tant ce film a été attendu comme une sorte de récompense, un remerciement aux fans. D’ailleurs, on notera quand même le fait que le scenario est loin d’être convenu, arrive a surprendre et laisse une grosse marge de flou sur la fin sur laquelle on peut d’ores et deja théoriser. L’esprit d’Haruhi est là, dans cette fin qui est résolue sans être résolue, le jeu avec le public est dans cette fin.
Le problème avec ce film est que la surprise est passée tout simplement. Ici la trame met une demi heure a être installée la ou dans la première série elle mettait, ben toute la série a se dévoiler ( du moins dans l’ordre tv ). La série est arrivée alors que personne l’attendait et a apporté un grand vent de fraicheur au monde des anime, mais aujourd’hui Haruhi, on connait déja.
Mais la ou le film brille c’est qu’il arrive a nous accrocher 2h40 sans qu’on ne voit le temps passer et sans qu’on aie l’impression de voir une réedite de ce qui a été déja fait. C’est pas qu’un simple allongement avec une nouvelle histoire, c’est un prolongement qui va piocher tout au long de ce qui s’est deja passé dans Haruhi et qui crée ses concepts sans réutiliser encore et encore la trame du monde fermé. Ici on retrouve les mêmes plaisirs que l’on a lorsque l’on apprenait que Haruhi a crée le monde dans la première série. Le film nous capture dans une petite bulle a part comme l’avait fait la série. J’veux dire merde quoi, ils ont réussi a me faire bouffer 2h40 sans que je vois une fois l’horloge. Pire, j’ai été surpris de voir le film se finir tant c’est passé vite.
Au fond même si l’effet de surprise est parti, Haruhi nous rend les mêmes sensations que l’anime.
Et d’ailleurs c’est incroyable cette fixette sur Yuki qui est certes au centre du scenario, mais carrément pas au centre du film loin de la. Celui qui est au centre ici, c’est définitivement Kyon. Et on découvre un Kyon qui perd son zen habituel, plus touchant que jamais dans sa détresse. ( qui fait que je me suis pas fait chier une seconde la ou certains diront que y’a du remplissage ) Je trouve ça incroyable qu’on puisse perdre son temps dans du pinalliage sur une Yuki factice qu’on aura deja oublié alors que le Kyon qui est au centre est inoubliable. Cette Yuki est justement la pour faire paniquer le spectateur, c’est le but même du personnage de faire penser que « c’est pas Yuki » afin de renforcer l’envie du spectateur de retrouver la brigade SOS avec Kyon.
Ce que je retiendrais par dessus tout dans ce film c’est qu’il est une page indispensable dans l’histoire de la brigade SOS, c’est le film ou tout le monde réalise qu’ils s’épanouissent dans la brigade, qu’elle innonde leur propre vie de fun et qu’ils sont pas la que pour Haruhi en fin de compte.
tiens moi aussi j’ai trouvé le film beaucoup trop long.
et je rejoins en grande partie la vision du film qu’a FFenril.
mais le truc le plus paradoxale, c’est que beaucoup d’auto-proclamé yukiistes ont adoré le film.
personnellement, si j’avais été yukiiste, j’aurai detesté. Comme Kyon « je préfère l’ancienne Yuuki ».
@Gemini > Le début du film (passé les 20 premières minutes) est clairement dans cette esprit, non seulement ça commence pas fort mais en plus sans Haruhi le monde est chiant et gris, et tout le monde est malade. Difficile de faire plus évident.
@NiKi > « Et d’ailleurs c’est incroyable cette fixette sur Yuki qui est certes au centre du scenario, mais carrément pas au centre du film loin de la. » >> Tu paraphrases ce que je dis dans l’article là :) Reste que même s’il n’est pas le point central de l’intrigue, le personnage est tellement à côté de ses pompes qu’il est difficile ne pas tiquer dessus, d’où la fixette (en outre, la Yuki factice est censée être celle que l’originale voudrait être, le malaise du spectateur au travers de Kyon a pas besoin de ça, si tu veux t’aventurer sur ce terrain elle est plutôt censée être la plus attachante possible pour montrer ce à quoi Kyon renonce par la suite).
Sinon tu t’es laissé emporter plus facilement que moi, le film passe certes bien, mais 2h40 laissent le temps de voir passer le temps, surtout pendant la première partie du film.
Et en tout cas ce film ne m’a pas rendu les mêmes « sensations » qu’en 2006 ^^ (ni la frustration de 2009, ce qui ça n’est pas plus mal)
@Rukawa Tout à fait d’accord, Kyon est même sacrément sans pitié avec Yuki dans ce film.
@FFenril >> C’est peut-être évident, mais au moins aussi chiant que E8. J’ai failli arrêter le film en route tellement je m’ennuyais ferme…
J’ai envie de dire, oui, c’est ça être une fille normale.
La Yuki normale est un personnage limite plus puissant que Haruhi (notamment parce que cette dernière n’a pas conscience de ses possibilités) et a une personnalité quasi-inexistante. Elle est le personnage le plus inhumain de l’histoire (enfin, pour l’instant).
La Yuki alternative est une jeune fille timide et plongée dans les livres, et qui n’a presque aucune influence sur ce qui se passe (et le « presque » est important, je vais y revenir). Elle est faible et imparfaite… elle est humaine.
L’opposition et le changement volontaire d’un personnage est parfaitement logique. Yuki en a eu marre d’être qui elle était et a voulu devenir humaine. L’important n’est pas d’être une bonne ou une mauvaise humaine, mais de s’éloigner le plus possible de ce qu’elle était avant, c’est tout. L’un des êtres les plus puissants sur Terre a voulu obtenir la seule chose qu’elle n’avait pas : la faiblesse, et avec elle la perte de toutes ses responsabilités.
Il n’y a pas de raison que les Yuukistes la rejettent, car elle est l’exacte représentation de ce que n’est pas Nagato, et donc de tout ce qu’elle désire justement. Elle est un complément à la compréhension de la première version du personnage.
Et alt-Nagato est loin d’être un personnage cliché, au contraire, en tant que personne qui sait parfaitement ce que c’est que la timidité maladive, je peux comprendre chacune de ses actions.
Il n’est pas anormal qu’elle « retombe » amoureuse, même après qu’elle ai été presque agressé par Kyon et son comportement étrange. Elle le connaît depuis plus d’une demie-année et elle ne l’a très probablement que très peu revu (et absolument pas parlé) depuis lors. Elle a passé des mois et des mois à repenser à lui, sans jamais pouvoir concrétisé le moindre de ses sentiments ! Ce n’est pas deux minutes d’étrangeté et d’agressivité et d’étrangeté qui suffiront à chasser l’image qu’elle s’est faite de lui pendant tout ce temps !
Aussi, je ferais remarquer que du point de vue d’un personnage aussi timide qu’elle, elle est très loin d’être passive. Ca peut paraître risible, mais il lui a très certainement fallu un effort de volonté (ou un élément motivateur) énorme pour inviter Kyon à marcher avec elle, puis à l’inviter chez elle, et enfin à le retenir de partir. Alors que dans cette dernière situation, elle est sous le coup d’une démoralisation immédiate et elle dispose de très peu de temps pour réagir (plus vous pressez une personne timide et moins vous avez de chance qu’elle réagisse. Shiori de Que Sa Volonté est aussi un excellent exemple de ce genre de personnalité).
Alt-Yuki est non seulement un portrait de timidité pertinent, mais est aussi un personnage timide qui n’a de cesse d’essayer de surpasser son caractère.
Aussi, le format film et la différence qu’il créé avec le reste me paraît on ne peut plus pertinent. Car La Disparition est bien un arc assez différent de la majorité du reste de la saga, plus dramatique et « serious business », et donc la différence de format est parfaitement dans la logique du truc.
Suryce, tu m’enlève les mots de la bouche. J’ajouterais en plus que la Yuki normale passe son temps à sauver les autres personnages. Et comme le fait remarquer Kyon dans la série, elle est probablement en permanence en train de gérer des menaces qui guettent la SOS Dan et dont ils ne soupçonnent même pas l’existence (rien que les dissensions entre IAs au sein de l' »Entité » à la Hypéryon doivent pas mal l’occuper).
En cela je trouve très logique qu’elle ait fait le choix (si tant est qu’elle l’est fait) d’avoir une nouvelle personnalité faible, qui a besoin du soutien des autres (sous la forme de Kyon, si possible), elle ne se fait d’ailleurs même pas à manger toute seule, c’est Ryoko qui s’en occupe! On peut aussi remarquer le changement radical de ce personnage dans sa relation à Yuki, dans l’ancien monde elle était un ennemi, un danger, dans le nouveau elle est une amie, un soutien, ce qui rejoint ce que je disais juste au-dessus.
Mais moi aussi j’ai tout de même été gêné par la réaction de Yuki après qu’elle se soit faite quasiment agressée par Kyon. Puis j’ai pensé que la Yuki normale avait pu « programmer » sa réaction à ce moment là, sans quoi Kyon ne serait pas revenu dans la salle du club et n’aurait pas eu l’indication selon quoi il avait la possibilité de retrouver l’ancien monde, du coup tous les efforts de Yuki pour offrir le choix du monde à Kyon auraient été vain. Mais bon, là même moi je me rends compte que je vais sans doute chercher beaucoup trop loin des explication à quelque chose qui n’en demande pas forcément, et puis celle de Suryce peut être suffisante.
C’est vrai que la Yuki alternative dans le film peut faire tiquer mais pas au point de devenir la grande déception du film, puisque au final le véritable personnage central du film (et même de toute la série) c’est Kyon qui tient le film a lui tout seul et devient un véritable acteur de l’histoire.
Mais pour moi ce qui m’a fait vraiment aimer ce film, ce n’est pas le déroulement des évènements qui, en effet, sont quelques peu tirés par les cheveux, mais surtout le fait qu’il m’a montré a quel point l’histoire peut-être complexe et bien pensée (enfin encore plus que les remakes de 2009). On se rend compte que le moindre détail du film et de la série a une signification, que tout est lié, tout colle parfaitement. Alors que le film apporte un certain nombre de réponses, on se retrouve dans le même temps avec encore plus d’énigmes sur les bras.
Aussi, la particularité de cette série est la possibilité du voyage dans le temps, avec son lot de paradoxes. Alors que dans une série traditionnelle on peut considérer l’histoire comme une grande ligne droite -on trace sa route- et ce qui s’est passé avant n’est qu’un prétexte pour continuer à avancer alors que pour Haruhi on peut voir l’histoire comme une grande boucle. Les personnages reviennent dans le passé (et dans le même temps on se rend compte de l’importance de l’épisode Rhapsodie en feuilles de bambou), on revient sur des évènements passés pour apporter quelques précisions qui en vérité sont extrêmement important dans la compréhension de l’histoire etc…
Et au final, on se rend compte que la première saison (ou bien le premier roman) n’ont été en quelque sorte que deux gros prologues, deux grosses introductions à l’univers Haruhi et que la suite (qu’il faut que je lise) nous réserve sans aucun doute encore plus de surprises et de révélations.
Certes, la construction du film est plus classique que ne l’ont été les deux séries, mais définitivement, une fois replacé dans l’ensemble de l’histoire, il est beaucoup plus qu’un simple bon film!
(M’enfin bon j’ai un peu dérivé du film là 8′) )
« L’incroyable série ayant engendré le phénomène de « l’haruhisme » en 2006 n’est plus… Longue vie aux adaptations des light novels Suzumiya Haruhi ! »
> Pas si sûr : tant qu’on n’aura pas vu à quoi ressemble la suite, tu ne peux pas dire que le phénomène (et de quoi s’agit-il ? Du coup de buzz énorme qui a accompagné la série ou ses qualités propres ?) est mort. Pour avoir lu tous les romans, je pense qu’il y a encore matière à « inonder le monde de fun ». Tout n’a pas été épuisé avec « La Disparition ».
Ma théorie à propos d’alt-Yuki : Yuki, comme les autres membres de la Brigade (Haruhi incluse, mais bien sûr différemment), s’intéresse beaucoup à Kyon. À cause d’ « Endless Eight » et à la différence des autres, elle a largement eu le temps de connaître ses goûts (ou au moins penser les connaître). En l’occurrence, elle voit tous les jours qu’une fille survoltée comme Haruhi ne l’intéresse pas, mais qu’une fille plus dans le genre de Mikuru, si. Du coup, quand elle a refait le monde, elle a fait en sorte de mêler sa personnalité de « fille silencieuse et discrète » avec celle de Mikuru (timidité, facilement apeurée). Qu’alt-Yuki soit comme on le voit n’est, pas plus que le reste dans « Haruhi » (et ça, il faut bien se le mettre dans le crâne !), le fruit du hasard ! Hélas, comme on peut le voir, Yuki s’est quand même trompée sur les préférences réelles de Kyon…
Une dernière chose sur le manque d’ « inondation du monde de fun » : sachant que Yuki a refait le monde en faisant exprès de supprimer toute trace de la Brigade SOS, pourquoi es-tu allé chercher quelque chose qui, précisément, n’existait plus ?
Pour avoir vu le film avant de tomber sur le buzz « c’est pas mal mais Yuki est moe bouh pas bien », je me suis forgé un avis plus ou moins détaché des polémiques.
Le nouveau personnage de Yuki ne m’a pas choqué du tout. Yuki est supérieurement logique et rationnelle, mais elle n’a jamais eu la moindre bribe d’intelligence sociale. Comment saurait-elle ce qu’est être une « fille normale »? Son comportement n’est-il-pas exactement calqué sur celui d’Asahina: vulnérable (elle est systématiquement incapable d’empêcher Haruhi de la déshabiller), passive et tout le temps gênée (mais sans la sociabilité et les gros seins) Asahina que justement Haruhi élève justement en idéal (moe) et que Kyon désire (certes, peut-être autant voir plus pour les boobs que pour la personnalité). Ça m’a tout de suite semblé cohérent que Yuki parte de ce modèle pour se reconstruire si elle veut changer le monde pour fuir la lassitude des responsabilités, et être aimée et protégée plutôt que l’inverse. La nouvelle Yuki n’est pas tant ce qu’elle désire être, que ce qu’elle voit le mieux correspondre avec ce qu’elle voudrait avoir.
Je serais plus d’accord sur le fait que certains éléments de résolution sont un peu facile et tirés par les cheveux, mais on ne s’ennuie jamais, et si on compare aux endless eight, c’est tellement moins chiant…
@Suryce > « L’important n’est pas d’être une bonne ou une mauvaise humaine, mais de s’éloigner le plus possible de ce qu’elle était avant, c’est tout. » > C’est pas devenir humain ça, c’est devenir quelqu’un d’autre, et il me semble clair que le principe est de devenir « elle-même, humaine ».
Et pour le rejet, je parle pas d’un rejet du personnage même, simplement à la place des amoureux du personnage (normal et alt) je n’aurais pas aimé le film parce qu’elle s’en prend plein la gueule tout le long…
« Et alt-Nagato est loin d’être un personnage cliché, au contraire, en tant que personne qui sait parfaitement ce que c’est que la timidité maladive, je peux comprendre chacune de ses actions. » >> Ca n’en reste pas moins un cliché (et la timidité maladive améliore la capacité à tomber amoureuse des barges qui agressent à moitié ? :))
(Sinon je comprends pas cette logique, « j’en ai eu marre de tout ce qui tombe dessus du coup je vais plus m’occuper de rien… et me faire faible et geignarde comme ça je tiendrai pas le coup dans la vie non plus ? »)
@papier.A5 > « Certes, la construction du film est plus classique que ne l’ont été les deux séries, mais définitivement, une fois replacé dans l’ensemble de l’histoire, il est beaucoup plus qu’un simple bon film! » >> Euh.. ben justement non (à moins que par « plus qu’un bon film », « un bon film qui fait avancer l’histoire » te suffise comme définition), mais comme je disais c’est largement suffisant ^^’
@Trit’ > J’imagine bien qu’il reste encore des choses surprenantes et capables de regénérer du buzz, mais le temps de ce film tout cela n’est plus. J’ai pas dit que c’était pas cohérent avec ce qui était raconté (au contraire, je veux bien l’admettre)
« Hélas, comme on peut le voir, Yuki s’est quand même trompée sur les préférences réelles de Kyon… » > Je suis le seul à penser que le simple fait que alt-Yuki ait des lunettes (alors que sans lunettes est un peu la seule préférence qu’il ait explicitement énoncé) est une preuve suffit à prouver que la théorie de « Yuki veut être comme Kyon aime » est fausse ? Surtout si comme tu le dis « rien « n’est dû au hasard » :)
@Toro > « le buzz « c’est pas mal mais Yuki est moe bouh pas bien » » > C’est à ce point ? ^^ Toujours est-il que j’imagine que ça montre bien un malaise par rapport à l’utilisation du personnage alors. Après, on peut théoriser que ça soit logique, ou encore que c’est bien ce que voulait l’auteur, mais ça n’en reste pas moins dérangeant.
@FFenril> Personnellement ça m’a paru logique au premier visionnage, ça me suffit ^^ Et si les fanboys sont trop fanboys pour pouvoir apprécier le film tant pis pour eux :p
« Je suis le seul à penser que le simple fait que alt-Yuki ait des lunettes… »
> Bien vu ! C’est vrai que j’avais oublié ce détail…
Comment rebondir là-dessus, du coup ? Je verrais un truc qui se base sur le fait que Yuki, bien que refaisant le monde, laisse tout de même une dernière possibilité à Kyon de choisir ce qui est le mieux (là, j’apprends rien à ceux qui connaissent l’histoire).
Soit c’est ce que Yuki a trouvé de mieux pour prouver à Kyon qu’il n’était pas dans son monde d’origine (au cas où il ne s’en serait pas encore rendu compte, ce qu’elle ne pouvait pas forcément prévoir puisque cette période est hors de portée de ses pouvoirs car non reliée à l’ECID) ; soit ça sert de test pour savoir s’il est prêt à accepter ce monde alternatif en faisant fi de ses préférences (tiré par les cheveux mais reste plausible)…
Un point de vue intéressant mon petit FFenril. Merci d’avoir partagé.
[…] This post was mentioned on Twitter by mt-i, Lau and FFenril. FFenril said: FFenril.info : La disparition (du phénomène ?) de Haruhi Suzumiya http://ffenril.info/?p=3150 […]
Un film plus chiant et moins inventif qu’Endless Eight, mais adulé quand même par les otakus. Voilà ce que je retiens surtout de la Disparition d’Haruhi Suzumiya…
>Endless Eight
>inventif