Ce 30 novembre a eu lieu à Paris l’avant-première du nouveau Ghibli, Karigurashi no Arrietty, en France Arrietty et le petit monde des chapardeurs, en présence du réalisateur Hiromasa Yonebayashi et de la compositrice Cécile Corbel.
Hiromasa Yonebayashi réalisait ici son premier film, basé sur le premier tome du roman Les Chapardeurs (The Borrowers) de Mary Norton, et un scénario de Hayao Miyazaki.
Après le Ponyo de Miyazaki, ce nouveau film du studio Ghibli, qui cherche toujours un successeur à ce dernier, laisse donc la place à un nouveau réalisateur… Quand on se souvient que la dernière tentative du studio pour trouver une relève avait été le… disons le carrément, pénible Gedo Senki (Les contes de Terremer) de Gorô Miyazaki, c’est avec une certaine appréhension que l’on attendait cet Arrietty…
Et c’est donc avec le plus grand plaisir que lorsque le film commence, on se retrouve absolument émerveillé par ce que l’on voit. On découvre Arrietty, jolie jeune fille de 14 ans, et sa famille. Ce sont des Chapardeurs, de petits êtres qui vivent cachés des humains en chapardant le peu dont ils ont besoin pour vivre : un peu de sucre, des mouchoirs… Et le début de ce film coïncide justement avec la première chaparde d’Arrietty : pour la première fois, elle accompagne son père pour aller dans la maison des humains voler ce dont ils ont besoin pour vivre. Et c’est le choc : la découverte de la maison des humains du point de vue d’Arrietty est une petite merveille pour le spectateur qui se retrouve comme l’héroïne absolument ébahi par l’imposante majesté des objets de tous les jours comme une table à manger qui se retrouve pour l’occasion traitée comme une véritable montagne… On en a le souffle coupé, c’est un délice.
Et puis le film se déroule tranquillement. On est charmé par Arrietty, une jeune fille au caractère bien trempé et par sa sympathique famille, très présente (y compris le père, un fait rare chez les Ghibli) tout le long du film. Bien entendu, la jeune Arrietty finit par entrer en contact avec les humains, en l’occurrence avec Shô, un jeune garçon malade tout juste arrivé chez sa grand-mère pour se reposer. L’histoire évolue autour de cette rencontre et de ses conséquences… et c’est en fait à mon goût sur ce point que Karigurashi no Arrietty devient moins impressionnant. Lors de son intervention d’après-séances, Hiromasa Yonebayashi a vanté les mérites du scénario, fait par Hayao Miyazaki… C’est pourtant à ce scénario que j’attribuerais quelques problèmes de ce Ghibli, notamment au sujet du comportement d’un des personnages, à savoir la domestique Haru, mais aussi à cause de quelques scènes ici et là semblant complètement décalées en comparaison à la douce ambiance présente jusque là. Deux scènes me venant particulièrement à l’esprit : une scène assez impressionnante (pour les oreilles aussi) avec un corbeau encastré dans une fenêtre et une autre où une discussion entre Shô et Arrietty semble soudain refléter un combat entre les espèces, humains et chapardeurs… un aspect qui n’est présent nulle part ailleurs dans ce film.
Pour autant, il ne faut pas se gâcher son plaisir : sur l’ensemble, ces points semblent certes forcés, mais n’empêchent pas de passer un fort bon moment sur l’heure et demie que dure Arrietty.
Un mot sur la bande originale, composée par une française, Cécile Corbel, dont on a beaucoup parlé, surtout ici, nationalisme oblige… Elle est honnêtement superbe, et très présente dans plusieurs scènes où des thèmes forts sont joués, et sied vraiment parfaitement au film. À la fin de l’avant-première, Cécile Corbel a d’ailleurs chanté la version française de Arrietty’s Song, qui sera, comme elle l’avait déjà dit durant la Chibi Japan Expo, normalement intégrée à l’OST française devant sortir le 5 janvier.
Après la séance une séance de questions réponses a été organisée pour l’équipe du film, permettant par exemple d’avoir des explications sur une petite facilité scénaristique du film (suite à une question du raton-laveur) ou de savoir que si une suite n’était pas dans les projets du réalisateur, il invitait le public à lire la suite les romans de Mary Norton, précisant que Homily (la mère d’Arrietty) devenait très active et très drôle dans la suite romancée des aventures !
Ce qui restera de ce Karigurashi no Arrietty pour moi, c’est clairement cet émerveillement face au monde gigantesque des humains, qui se limite pendant la quasi-totalité du film à une maison et un jardin (qui, comme le dit si bien Cécile Corbel, est presque un personnage à part entière) plus que l’histoire narrée. Si un ou deux faux pas ont été faits, ce Ghibli est une réussite, qui, s’il ne rentrera pas dans l’histoire comme un film majeur du studio, me fait au moins espérer que Hiromasa Yonebayashi aura des chances de réaliser d’autres films… À supposer que cela l’intéresse car, de ses propres dires, il n’avait jamais, avant cet Arrietty et avant d’être propulsé à ce poste, imaginé réaliser un film.
Dans tous les cas, ce beau film mérite d’être vu, et je vous invite donc à aller le découvrir. En salles dès le 12 janvier !
Je suis persuadé que le Studio Ghibli se portera mieux le jour où ils arrêteront en vain de rechercher un héritier artistique à Miyazaki. Je suis d’ailleurs persuadé que c’est pour ça qu’Hosoda a été mis à la porte, parce que il a refusé de faire du Moyazaki-like.
Pour le film lui même je retiendrais avant tout la scène de la 1ere chaparde d’Arrietty et celle où placée sur les épaules de Shô elle se déplace dans la maison, c’est probablement là qu’on sent le mieux la démesure du monde humain pour les chapardeurs. Et même réserves que toi sur le personnage de Haru et la scène sur les espèces en voie de disparition.
C’est fou, je dois être un des seuls à avoir vraiment aimé les Contes de Terremer… :(
Simple question : pourquoi avoir mis le titre jap’ alors que le titre officiel français est déjà dispo ?
Oui enfin, Ghibli n’a pas non plus produit que des Miyazaki, je ne pense pas que l’objectif soit de produire forcément du Miyazaki-like, y’avait par exemple Ocean Waves de Tomomi Mochizuki, Si tu tends l’oreille d’Aoi Hīragi et tous les Takahata. Cela dit, Ghibli a sans doute besoin de se renouveler en arrêtant de tourner dans l’ombre de ses grands noms…
> Si tu tends l’oreille d’Aoi Hīragi
hééé ???????
toi t’as dû googler en tapant « auteur de si tu tends l’oreille » pour essayer de te la péter un peu en rajoutant le nom du ‘réalisateur’ …
Parce que honnêtement, j’en connais pas beaucoup qui ont retenu le nom de la mangaka, contrairement à celui du réalisateur.
sinon, cette année là, on a plus parlé de On your mark que de mimi wo sumaseba, ce qui veut dire bien des choses.
Ghibli veut se renouveller depuis que Miyazaki a annoncé sa retraite après Mononoke, peut être pour les bousculer un peu après le décès prématuré de Kondô. Mais faute de successeurs qui ont du succes il reste aux affaires.
Mais aujourd’hui ils tentent clairement le tout pour le tout, le prochain film sera aussi réal par un jeune de ma maison.
Labsus, je voulais surtout citer des oeuvres qui ne devaient pas tout à Miyazaki, peu importe leur succès. Et on oublie un peu beaucoup Takahata dans l’addition Ghibli…
Gen’ > Miyazaki a réalisé la moitié des long-métrages du studio et scénarisé un tiers du reste. L’équation Ghibli = Miyazaki n’a jamais été aussi vraie que durant cette décennie où Ghibli n’a fait qu’essayer de produire du Miyazaki, allant jusqu’a débaucher le fils de ce dernier pour avoir le nom sur l’affiche.
Et Mimi wo Sumaseba c’est avant tout un film du duo Kondô/Miyazaki, Hiragi Aoi n’a fait « que » créer le manga à l’origine (bien moins réussit que le film IMO).
@Corti > Plusieurs choix : Weaboo-isme, habitude de garder les titres vo et d’entendre parler du film sous ce nom avant qu’il ait un nom français, cohérence avec ce que je fais la plupart du temps (pas la peine d’aller me chercher des contre-exemples, je sais qu’il y en a ^^’) ~
Je prends souvent la peine de mentionner le titre français (voire de le foutre dans le titre, mais pareil j’ai pas de règles définies là dessus) généralement mais donc voilà ~
je ne c pas vous mais je sui fan des film que produit le studio ghibli
pui quand je serrais plus grande je voudrer y travailler meme si c au japon