Akiyuki Shinbo est, pour le meilleur et pour le pire, le réalisateur vedette du studio Shaft depuis maintenant quelques années. Depuis 2004, la plupart des séries du studio ont été marquées de sa patte : Il a réalisé Tsukuyomi -Moon Phase-, Pani Poni Dash!, Negima!?, Sayonara Zetsubô Sensei (et ses suites), Hidamari Sketch et sa suite… Il a même supervisé les deux séries de l’adaptation du visual novel ef. Un travail qui a donné naissance à bon nombre de séries de qualité : Beaucoup de comédies, mais également beaucoup de séries dans lesquelles on retrouve un style particulier : Nombreux effets graphiques plus ou moins étranges, jeux de couleurs, références à la pelle… Bref un « style Shaft » qui a amené à la fois au studio et au réalisateur de nombreux fans et détracteurs.
Pour beaucoup (mais pas tous), Maria†Holic, l’un des dernières séries du combo Shinbo/Shaft, a été une déception. Pas franchement drôle, à l’héroïne fatigante, sans véritable innovation au niveau visuel voire reposant sur ces habituels gimmicks visuels pour cacher l’absence de contenu… Ont été autant de remarques qui ont pu être faites à propos de la série, et elle est objectivement l’une des moins bonnes productions récentes de Shaft.
Pour ré-embrayer après ce Maria†Holic, Shaft avait sous la main plusieurs projets : Pour l’été, une 3ème série Zetsubô Sensei, l’adaptation du light novel Bakemonogatari… Mais avant tout ça, une petite série dont la diffusion a commencé au printemps, directement après Maria†Holic : Natsu no Arashi!.
Adaptée du manga de Jin « School Rumble » Kobayashi, Natsu no Arashi! narre l’histoire de l’inoubliable été d’un jeune garçon de 13 ans, Hajime Yasaka, et de sa rencontre avec une jeune fille, Sayoko Arashiyama, qui se révèle être morte 60 ans plus tôt pendant la guerre. Depuis, elle réapparaît chaque été, et avec les personnes avec qui elle se « connecte », elle peut retourner dans le passé…
Natsu no Arashi! est un mix étrange entre comédie et fantastique. La série débute sur un épisode de comédie… Absolument insipide. Véritablement. Plutôt que de commencer par le premier épisode chronologique et d’introduire correctement l’univers et les personnages, on jette le spectateur dans un épisode qui ne correspond pas au premier chapitre du manga, n’est pas drôle, plutôt laid, et ne montre qu’une vague petite de l’intérêt de la série, les voyages dans le temps. Ces 25 minutes de premier contact avec la série sont lourdes, peu intéressantes, et découragent le spectateur : On n’a pas envie de poursuivre l’expérience, et c’est tout à fait compréhensible.
Et pourtant, il faut perséverer. Natsu no Arashi! débute véritablement à l’épisode 2. Après avoir entrevu les personnages dans le premier épisode, on a le droit à une véritable introduction à l’histoire, aux personnages principaux, à tout ce qui se passe. Et là, la sauce commence à prendre. On s’habitue de plus en plus au character design particulier de la série (Le travail de Kazuhiro Ota, déjà à l’origine des character designs de Negima!? ou Pani Poni Dash!, pouvant peut-être sembler sur cette série rebutant au premier abord, il est ensuite tout à fait appréciable, mais très différent de celui que Hajime Watanabe avait fait pour les personnages du même Jin Kobayashi sur School Rumble), et surtout on entre dans son ambiance assez unique, quelque part entre la comédie et le drame fantastico-historique.
Car à part lors d’une autre fausse note avec un second épisode inutile et lourd, Natsu no Arashi! est une série fascinante. Fascinante de par son traitement des voyages dans le temps : Une partie de l’action de la série se déroule en effet lors de la seconde guerre mondiale au Japon, et c’est alors une ambiance toute différente que la série prend. Plus nostalgique, plus mélancolique, plus grave, (un peu) plus sombre, le ton du récit semble toujours juste lors de ces histoires dans le passé, alors que l’héroïne fait face à des personnes dont elle seule sait la mort proche.
Au court du récit, le problème des paradoxes temporels est aussi pris à bras le corps, à la fois de manière comique (« Donc si on renvoie cette bouteille de lait dans le passé et qu’on boit l’originale avant qu’elle ne soit avariée, que va devenir cette bouteille ? ») que de manière sérieuse (Si une personne revient dans le passé et croise sa propre version passée, elle cesse d’exister), et si le tout est « résolu » relativement simplement, il est agréable de constater que l’auteur a bien mené son affaire en jouant de ces paradoxes pour faire avancer son histoire.
Tous ces bons éléments sont la force de Natsu no Arashi!, série qui reste toutefois relativement légère : La guerre, c’est triste, mais bon… Là n’est pas le sujet. En étant couplée à de la comédie, cette série est sur 13 épisodes une expérience bien agréable.
Cette partie comédie justement. On retrouve y certaines traces caractéristiques de beaucoup des productions récentes de Shaft : Des références cachées un peu partout dans les décors ou des personnages d’autres séries apparaissant en arrière-plan, quelques gags répétés en chaîne (« Je pourrais avoir le sel ? »), et ici également des petites saynettes en fin d’épisode où un personnage parle de manière détournée d’un manga célèbre en terminant par une phrase célèbre du héros de ce manga (exemple ? « ATATATATATA ! »). On a aussi un opening… Disons perturbant, qui est une grosse parodie ! Reste d’autres éléments de la série bien moins drôles : La fille qui tente de prétendre qu’elle est un garçon ça va deux minutes comme blague, mais l’épisode qui tourne autour de ça et de transfert de corps, c’est trop… La seconde fausse note de la série mentionnée précédemment, c’est ça.
Tout n’est donc pas rose, et les épisodes restants ne sont pas tous parfaits, mais Natsu no Arashi! est véritablement une bonne série à découvrir, ne serait-ce que pour la facilité déconcertante avec laquelle elle enchaîne la comédie d’un épisode aux bombardements d’un autre. Déstabilisante de par ses thèmes, sa réalisation « Shaft-ienne » et sa comédie se basant peut-être un peu trop sur les répétitions, elle en surprendra beaucoup et en fatiguera peut-être certains, mais les autres y trouveront une série fraiche et charmante.
Pour le héros de Natsu no Arashi!, l’été de ses 13 ans aura été inoubliable… Sans aller jusque « inoubliable » cette première série aura été une excellente surprise et un grand coup de cœur au milieu des nombreuses séries de cette année 2009. Reste à espérer que les bonnes idées ne se soient pas taries avec ces 13 premiers épisodes, puisqu’une deuxième série est d’ores et déjà annoncée pour l’automne, et qu’on espère très fort qu’elle pourra faire au moins aussi bien.
Je suis pas d’accord sur le premier épisode, moi j’ai trouvé ça très fun et m’a justement donné envie de voir la suite.
Y’a juste le chara design des filles qui est horrible (c’est quoi ces nez ?).
Rien que pour la référence à THE Gundam, ce serait une série à découvrir :P
Va peut-être regardé du coup …
Ça a l’air sympa finalement, à tester. Ma Bakemonogatari Fascination me rends très permissif envers le Shinbo ces temps-ci ;p
[…] L’INTRIGUE DE BASE : suite directe de la première saison. […]